Le nouveau rapport mondial de suivi de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU), fruit d’une collaboration entre l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la Banque Mondiale, dresse un constat sévère sur l’état d’avancement des Objectifs de Développement Durable (ODD) : l’atteinte de la CSU d’ici 2030 est compromise.
La CSU signifie que chaque personne peut avoir recours aux services de santé dont elle a besoin, où et quand elle en a besoin, sans être exposée à des difficultés financières. Cela concerne l’ensemble des services de santé essentiels tout au long de la vie, de la promotion de la santé à la prévention, au traitement, à la réadaptation et aux soins palliatifs.
Le rapport, de 108 pages, révèle que le monde a ralenti son effort pour garantir l’accès universel aux soins, laissant environ 4,6 milliards de personnes sans couverture complète pour les services essentiels.
Intitulée «Tracking universal health coverage : 2025 global monitoring report», l’étude souligne que cette stagnation est due au ralentissement des progrès dans la lutte contre les maladies non transmissibles et à la faible priorisation de la santé reproductive et maternelle, après une période où les gains étaient principalement tirés par la lutte contre les maladies infectieuses. La même source ajoute que la protection financière reste une source d’inquiétude majeure, avec 2,1 milliards de personnes confrontées à des difficultés financières en raison des dépenses de santé directes, lesquelles sont souvent alourdies par le coût élevé des médicaments.
Le Maroc en marche
Dans ce paysage mondial atone, le rapport indique que le Maroc a initié un mouvement national de grande ampleur, impulsé par une Haute Orientation Royale, visant à instaurer un véritable «État social». Ce projet, dont la généralisation de la protection sociale est le fer de lance, ambitionne de garantir la couverture médicale à l’ensemble des habitants. L’étape cruciale a été franchie avec la substitution de l’ancien Régime d’Assistance Médicale (RAMED) par l’extension de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) à toutes les catégories de citoyens, y compris les travailleurs non‑salariés et les professions indépendantes. Cette manœuvre institutionnelle a fait bondir le taux de couverture formelle, atteignant déjà environ 71% de la population, faisant du Royaume un exemple régional de réforme sociale audacieuse.
Défis opérationnels
Cependant, d’après le rapport, la réalisation législative ne suffit pas à elle seule à réaliser la CSU. La véritable bataille se déroule désormais sur le terrain de l’opérationnel. En dépit de l’élargissement de l’accès à l’assurance, les enquêtes d’opinion révèlent que près des trois quarts des Marocains expriment toujours des craintes quant à leur capacité à obtenir ou à payer les soins médicaux en cas de besoin. Ce paradoxe met en lumière le fossé persistant entre le droit théorique à la couverture et l’accès effectif et équitable aux services.
L’un des piliers de cette stratégie est la mise en place des Groupements Sanitaires Territoriaux (GST). Ces entités visent à décentraliser et à rationaliser la gestion des hôpitaux et des centres de soins primaires, dans l’objectif de pallier la répartition inégale des ressources. Actuellement, d’après le rapport, la majorité des médecins et des infrastructures de qualité restent concentrées dans les grands centres urbains tels que Casablanca‑Settat et Rabat‑Salé‑Kénitra.
Perspectives et recommandations
La concrétisation de la CSU passe donc inévitablement par l’amélioration de la qualité des services publics, l’augmentation et la formation du personnel de santé, ainsi que par la réhabilitation d’infrastructures hospitalières sur tout le territoire. Le soutien de partenaires internationaux, comme la Banque Mondiale, est essentiel pour accompagner ces réformes structurelles, notamment en matière de gouvernance et de prestation de services, écrit le rapport.
En définitive, si le Maroc a franchi une étape institutionnelle décisive pour garantir la couverture universelle, l’enjeu majeur des années à venir sera de traduire cette ambition politique en une amélioration concrète et ressentie par chaque citoyen, en s’attaquant aux défis de la qualité, de l’équité territoriale et de la lutte contre les dépenses de santé directes qui menacent encore le budget des ménages. Le succès de cette réforme est un impératif non seulement social, mais aussi un pilier de l’affirmation du Maroc comme un véritable État social moderne.
Dans l’ensemble, il convient que chaque pays réoriente son système de santé en adoptant une approche axée sur les soins de santé primaires.
La plupart des interventions essentielles de la CSU (90%) peuvent être réalisées grâce à une approche centrée sur les soins de santé primaires, ce qui pourrait sauver 60 millions de vies et augmenter l’espérance de vie moyenne mondiale de 3,7 ans d’ici 2030, souligne‑t‑on.
La CSU signifie que chaque personne peut avoir recours aux services de santé dont elle a besoin, où et quand elle en a besoin, sans être exposée à des difficultés financières. Cela concerne l’ensemble des services de santé essentiels tout au long de la vie, de la promotion de la santé à la prévention, au traitement, à la réadaptation et aux soins palliatifs.
Le rapport, de 108 pages, révèle que le monde a ralenti son effort pour garantir l’accès universel aux soins, laissant environ 4,6 milliards de personnes sans couverture complète pour les services essentiels.
Intitulée «Tracking universal health coverage : 2025 global monitoring report», l’étude souligne que cette stagnation est due au ralentissement des progrès dans la lutte contre les maladies non transmissibles et à la faible priorisation de la santé reproductive et maternelle, après une période où les gains étaient principalement tirés par la lutte contre les maladies infectieuses. La même source ajoute que la protection financière reste une source d’inquiétude majeure, avec 2,1 milliards de personnes confrontées à des difficultés financières en raison des dépenses de santé directes, lesquelles sont souvent alourdies par le coût élevé des médicaments.
Le Maroc en marche
Dans ce paysage mondial atone, le rapport indique que le Maroc a initié un mouvement national de grande ampleur, impulsé par une Haute Orientation Royale, visant à instaurer un véritable «État social». Ce projet, dont la généralisation de la protection sociale est le fer de lance, ambitionne de garantir la couverture médicale à l’ensemble des habitants. L’étape cruciale a été franchie avec la substitution de l’ancien Régime d’Assistance Médicale (RAMED) par l’extension de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) à toutes les catégories de citoyens, y compris les travailleurs non‑salariés et les professions indépendantes. Cette manœuvre institutionnelle a fait bondir le taux de couverture formelle, atteignant déjà environ 71% de la population, faisant du Royaume un exemple régional de réforme sociale audacieuse.
Défis opérationnels
Cependant, d’après le rapport, la réalisation législative ne suffit pas à elle seule à réaliser la CSU. La véritable bataille se déroule désormais sur le terrain de l’opérationnel. En dépit de l’élargissement de l’accès à l’assurance, les enquêtes d’opinion révèlent que près des trois quarts des Marocains expriment toujours des craintes quant à leur capacité à obtenir ou à payer les soins médicaux en cas de besoin. Ce paradoxe met en lumière le fossé persistant entre le droit théorique à la couverture et l’accès effectif et équitable aux services.
L’un des piliers de cette stratégie est la mise en place des Groupements Sanitaires Territoriaux (GST). Ces entités visent à décentraliser et à rationaliser la gestion des hôpitaux et des centres de soins primaires, dans l’objectif de pallier la répartition inégale des ressources. Actuellement, d’après le rapport, la majorité des médecins et des infrastructures de qualité restent concentrées dans les grands centres urbains tels que Casablanca‑Settat et Rabat‑Salé‑Kénitra.
Perspectives et recommandations
La concrétisation de la CSU passe donc inévitablement par l’amélioration de la qualité des services publics, l’augmentation et la formation du personnel de santé, ainsi que par la réhabilitation d’infrastructures hospitalières sur tout le territoire. Le soutien de partenaires internationaux, comme la Banque Mondiale, est essentiel pour accompagner ces réformes structurelles, notamment en matière de gouvernance et de prestation de services, écrit le rapport.
En définitive, si le Maroc a franchi une étape institutionnelle décisive pour garantir la couverture universelle, l’enjeu majeur des années à venir sera de traduire cette ambition politique en une amélioration concrète et ressentie par chaque citoyen, en s’attaquant aux défis de la qualité, de l’équité territoriale et de la lutte contre les dépenses de santé directes qui menacent encore le budget des ménages. Le succès de cette réforme est un impératif non seulement social, mais aussi un pilier de l’affirmation du Maroc comme un véritable État social moderne.
Dans l’ensemble, il convient que chaque pays réoriente son système de santé en adoptant une approche axée sur les soins de santé primaires.
La plupart des interventions essentielles de la CSU (90%) peuvent être réalisées grâce à une approche centrée sur les soins de santé primaires, ce qui pourrait sauver 60 millions de vies et augmenter l’espérance de vie moyenne mondiale de 3,7 ans d’ici 2030, souligne‑t‑on.





















