Ahmed NAJI
Averroès, les éradicateurs et les illuminés Le Maroc est le pays le plus sûr de la région Afrique du nord et Moyen Orient affirme le cabinet de conseil britannique Control Risks. Dès que de dangereux illuminés takfiristes projettent d’y semer la terreur, en envoyant ad patres des innocents, les fins limiers du BCIJ s’empressent de les envoyer méditer sur la gravité des forfaits qu’ils s’apprêtaient à commettre au fond de cellules de prison. Au pays de la Commanderie des croyants, les Islamistes ont, toutefois, droit de cité. L’actuel gouvernement est le deuxième qu’ils dirigent. Et quand quelques obscurantistes veulent insinuer aux esprits juvéniles que la philosophie est contraire à l’Islam, les manuels scolaires incriminés sont envoyés à la « blanchisserie ». Les Marocains ont hérité de la pensée d’Averroès, soulignant l’obligation religieuse de l’usage de l’intellect, dans son célèbre « Discours décisif ». Les taoïstes chinois diront que le Maroc est à la fois yin et yang, assurant par son harmonieux équilibre entre la foi et la raison la stabilité nécessaire au bien être de sa population. Dès que l’on tourne le regard vers le Levant, intolérance et brutalité prévalent dans le traitement des mêmes sujets. Soit les takfiristes passent leurs adversaires au fil du couteau, soit ils sont pourchassés et réprimés avec l’éradication pour finalité. Le mot d’ordre « c’est moi ou le chaos » aboutit immanquablement au dernier terme du choix imposé. C’est alors la foire aux bonnes intentions, se répandant de tous les horizons pour aller s’engouffrer dans un Moyen Orient pourtant réputé compliqué. Et d’aggraver encore plus une situation d’explosions en chaîne. Du tapis de bombes russes pour aplatir les opposants au régime en Syrie à la volée de missiles tomahawks américains destinés à brider l’agressivité de l’armée syrienne, en passant par les milices de toutes obédiences ethniques et religieuses, c’est la course à qui va se montrer le plus sanguinaire et intransigeant. Entre Sunnites et Chiites, c’est le règlement de compte à répétition depuis 14 siècles, ouvrant grande la porte aux interventions extérieurs. Néo-Ottomans de Turquie et néo-Safavides d’Iran pataugent dans cette mare avec délectation, bien sûr par proxy interposés. Alors que depuis la tsarine Catherine II, le Kremlin croit dur comme fer que Damas détient la clé de la Maison Russie. Et que pour l’ancien présentateur de télé, Donald Trump, l’occasion de produire un spectacle « sons et lumières », aux effets réels des plus modestes, est une opportunité à ne pas maquer afin d’embellir une image de pro-russe des plus handicapantes auprès de l’opinion publique américaine. Averroès disait que « le mal qui vient d’un ami est plus pénible que le mal qui vient d’un ennemi », ce qui est on ne peut plus véridique pour les Arabes des temps présents. Mais, conclut-il, avec optimisme, sceau de la foi du croyant, « Dieu donnera la bonne direction à tous. Il les aidera tous ensemble à L’aimer ». C’est cet amour éclairé qui est le socle de la particularité et de la pérennité du modèle marocain face à l’adversité de tous les bords et aux illuminés de tous les temps. 16/4/2017 |